Accueil
Que fait la justice ?
L'autorité parentale
Les séparations parentales en France
Elections 2002

 contact email
Monsieur le Ministre
Pascal Dazin
Médecin du travail
Président de l'association " l'Alphabet du Respect des Enfants "
Les Frots
22960 PLAINTEL

Monsieur Dominique Perben
Ministre de la Justice et Garde des Sceaux
13 Place Vendôme
75042 PARIS Cx 01
22 novembre 2003

Monsieur le Ministre,

A quatre jours d'une audience en appel à Rennes où je ne doute pas que ma première condamnation, prononcée l'an dernier à Dinan, pour le délit, que je nie, d'" outrage à magistrat " soit confirmée, je me permets d'attirer votre attention sur les propos tenus hier sur FR3 par une magistrate rennaise.

Cette dernière a informé les auditeurs bretons qu'au vu de la montée des violences de toutes sortes dans l'enceinte des tribunaux, y compris les " outrages à magistrats ", les sanctions frappant les délinquants seraient dorénavant plus lourdes, incluant des peines de " prison ferme " .

A quatre jours d'une audience en appel à Rennes où je ne doute pas que ma première condamnation, prononcée l'an dernier à Dinan, pour le délit, que je nie, d'" outrage à magistrat " soit confirmée, je me permets d'attirer votre attention sur les propos tenus hier sur FR3 par une magistrate rennaise.

Cette dernière a informé les auditeurs bretons qu'au vu de la montée des violences de toutes sortes dans l'enceinte des tribunaux, y compris les " outrages à magistrats ", les sanctions frappant les délinquants seraient dorénavant plus lourdes, incluant des peines de " prison ferme " .

Pour moi, cette déclaration de juge à la presse est une preuve de plus du manque de sérénité d'un certain monde judiciaire loco-régional à mon encontre. Il serait inutile pour moi d'invoquer la suspicion légitime ", car cela fait treize ans que l'ensemble de mes détracteurs judiciaires la réfutent.

Il y a deux ans, dans un courrier privé, j'ai soumis aux magistrates de la cour d'appel de Rennes des propos extrêmement sévères, mais tout-à-fait justifiés, sur le comportement de tout un petit monde judiciaire gravitant autour des tragédies familiales et exploitant le désarroi des parents séparés au mépris des enfants concernés. Personnellement, j'ai été judiciairement éliminé de mes prérogatives parentales, puis expulsé de mes fonctions professionnelles par trois auxiliaires de justice qui " ne supportaient pas mes activités associatives ". Perdant toutes ressources, je fus ensuite condamné pour avoir " abandonné " mon fils unique, l'un des membres de ce trio n'hésitant pas à affirmer que je m'étais éjecté moi-même de mes fonctions pour mieux me désinvestir de ma famille. Il me fallut quatre mois pour retrouver des fonctions à temps très partiel, miraculeusement dans la même région, plus d'un an pour retrouver un emploi à temps plein, et plusieurs années pour restaurer un certain équilibre budgétaire.

J'ai subi mille tracasseries de la part d'auxiliaires, me suivant dans la rue ou m'épiant à domicile, venant me menacer directement (" On sait que vous avez retrouvé du travail. Ne vous en faites pas : on va suivre votre carrière " me déclara un huissier), informant les membres de l'association que je préside qu'ils allaient être mal vus par les juges, et que je suis " marqué au fer rouge pour toute ma vie par la justice ".

Je ne parlerai pas de ma vie de famille, qui était essentielle à mes yeux, mais qui fut méthodiquement et banalement sabotée, à coups d'alibis, d'allégations, de mensonges, calomnies et contre-vérités.

Cette vie de famille n'exista pas. Elle ne fut qu'un long cheminement de procès tous perdus, émaillée de rencontres peu pédagogiques avec mon fils, de conditionnement de cet enfant, vivant au domicile d'un psychanalyste que le médecin que je suis affirme être un pervers, de désarrois face aux constats d'échec et aux " manques à éduquer " dont souffrit mon fils.
.../...

Entre la première ordonnance, un an après le départ de ma compagne allant refaire sa vie, ordonnance qui me décrivit comme un personnage pesant pour mon fils (lui dont j'ai sauvé la vie à plusieurs reprises, dont effectivement je m'occupais le plus souvent, et qui était un jeune enfant très heureux chez son père, rencontrant le plus souvent possible sa mère chez son amant en divorce) et la dernière, douze ans plus tard, où on laissa dire que le nouveau mari de la mère avait plus d'influence positive sur mon fils que moi-même, alors que de surcroît ils étaient séparés, il n' y a eu de la part d'un certain monde judiciaire que des violences techniques infligées avec un autoritarisme sans état d'âme, des abus de pouvoirs, des coups bas et des comportements sans éthique, dans l'enceinte des tribunaux ou au-dehors, des alibis en guise d'arguments et des comportements hystériques en place de sérénité.

J'ai été condamné à Dinan pour avoir écrit à quelques personnes tout le mal qu'ils m'ont fait, tout le mal qu'ils ont fait à mon fils, et pour leur avoir clairement exprimé ce que je pensais de leurs comportements, et de leurs procédés, de leurs façons de se protéger entre eux plutôt que de protéger les honnêtes gens des véritables délinquants. Ce type de dérive judiciaire et d'abus de pouvoir sous couvert de protection garantie me rappelaient les justices d'exception que tous pays ont eu à subir, et notamment ici, en comparant ces comportements border-line avec les exactions commises par une certaine justice des années quarante qui sortit, elle aussi, et sans jamais s'en excuser, des lois de la République.

Face aux traitements indignes qu'un petit groupe de pression dévoyé de ses missions cardinales m'a fait subir et qui marqueront à jamais ma famille et moi-même, après douze années de résistance, de propositions, de tentative illusoire de dialogue, je n'ai utilisé, pour solde de tous comptes, que des mots, énonçant leurs manières qui échappent aux règles civilisées et au respect dû à autrui.

J'ai bien sûr été condamné à Dinan, malgré les applaudissements de la salle entière, dans cette circonscription où exercent ceux dont j'énonce les méfaits indignes d'un monde civilisé. Et je serai évidemment condamné à Rennes, au lieu même où j'ai adressé ma lettre de reproches .

Je me permets donc d'attirer votre attention, non seulement sur le fait qu'une juge rennaise s'exprime à la télévision contre les outrages à magistrats quatre jours avant ma condamnation programmée, mais aussi, de façon plus large, sur le gouffre qui sépare chaque jour plus gravement les aspirations des gens et les réponses institutionnelles. Un certain milieu judiciaire, opportuniste, mercantile et corporatiste, complexifie et récupère avant tout pour ses intérêts personnels la problématiques sociale de fond qu'est la politique familiale, mais aussi se comporte de telle façon au regard des autres problématiques sociales et politiques qu'on pourra bientôt dire qu'il n'y a que celui qui ne fait rien qui n'est pas condamné.

Comme je l'ai expliqué dans mon livre, la perte de sens, de repères, la fracture humaine sont à présent si consommées que face aux désarrois des familles, il faudra aller toujours plus loin dans la dérive judiciaire et ses impasses, dans l'engorgement stérile et socialement nuisible des tribunaux, si nous ne commençons pas à aider les parents en difficulté plutôt que de les juger, ainsi que le prévoyait la Convention Internationale des Droits des Enfants que notre pays à ratifié en 1990, et que l'arrêt de cassation Lejeune de 1993 empêcha fort opportunément d'invoquer.

C'est ainsi que de nouvelles formes de réactivité populaire, éventuellement violentes, et que l'on voit bien déjà s'exprimer à travers les urnes, risquent fort d'apparaître, face aux désengagement républicain des institutions et notamment d'une frange carriériste trop puissante dans le monde judiciaire. C'est ainsi que les personnels des tribunaux, engorgés par des problématiques échappant à leurs missions réelles, pourront de moins en moins faire face aux réelles formes de délinquances.

Vous remerciant pour votre attention, je vous prie d'agréer, Monsieur le Ministre, mes salutations très distinguées.

P.Dazin

début de page